Avec l'avion bruyant, « on craint les beaux jours » - Certains habitants du nord-est de Cholet et des alentours appréhendent déjà le retour de l'avion de voltige.
Les riverains du Pontreau ne supportent plus les nuisances sonores occasionnées par l'appareil de voltige. Mais aucune des solutions proposées n'a permis de sortir de l'impasse.
9 h 32, hier matin, au nord-est de Cholet. Laurent David, qui habite au Pontreau, près de l'aérodrome, ouvre la baie vitrée de son salon : « Écoutez ! Et c'est comme ça, plusieurs fois par jour, toutes les semaines... » Laurent David, agriculteur, fait partie de ces riverains, une quinzaine réunie dans un collectif, qui voient l'arrivée du soleil avec un peu d'appréhension. « Finalement, on craint les beaux jours. » Car ce temps printanier signifie, pour eux, des sorties aériennes et en particulier de l'avion de voltige, à l'origine des nuisances sonores qui peuvent s'entendre, selon les vents, jusqu'au sud de la ville.
Question de compatibilité
Depuis plus de deux ans, ces habitants de Cholet, de Saint-Léger-sous-Cholet, du May-sur-Èvre, ou de Trémentines, expriment leur énervement, face aux figures de cet appareil, propriété de l'Aéro-club choletais, dont les reprises de régime provoqueraient, expliquent-ils, un bruit « nocif et insupportable ». Les diverses rencontres avec la mairie, le sous-préfet, les responsables du club, n'ont pas calmé leur colère. Pas plus que les nouvelles plages horaires définies, de 9 h à 12 h et de 15 h à 19 h (sauf les dimanches, jours fériés et le mardi matin). Une nouvelle fois, la question s'est posée, au terme du dernier conseil municipal.
Sollicité par des riverains, Franck Loiseau, élu d'opposition, s'était ainsi interrogé sur la « compatibilité » de ce sport « certes passionnant » mais assez peu pratiqué, avec « la proximité de quartiers d'habitation ». Il est aussi revenu sur l'éventualité d'une zone D supplémentaire (mais qui reste facultative, ndlr) dans le plan d'exposition au bruit (PEB) de l'aérodrome. Si la Ville attend, pour l'heure, les résultats de tests sonores réalisés le 20 avril, Roselyne Durand, adjointe au maire, a rappelé que les vols de voltige ont déjà « diminué de 10 % entre 2011 et 2012 ». Quant à l'extension de zone, la Ville n'a « pas donné suite », car « elle déprécierait des biens immobiliers choletais qui ne sont pas concernés » par les nuisances.
« Activité économique »
Les habitants, eux, ne se satisfont pas de ces réponses. Pour Édith Marterer, qui vit dans le quartier du Sacré-Coeur, cette zone D permettrait surtout « d'informer les acquéreurs ou les constructeurs d'une maison » du bruit susceptible de les gêner. Question de « transparence », dit-elle. Comme le confirme un agent immobilier, « les maisons de ce quartier ou du Pontreau sont plus difficiles à vendre. Pour un client qui visite un jour de survol, c'est non tout de suite ! »
Les mesures sonores entreprises il y a un mois, d'ores et déjà, sont mises en doute par les riverains. « Ce jour-là, il y a eu un décollage d'avion de voltige le matin. Et quelques vols à plat dans la journée. La veille des tests, j'ai compté cinq vols de voltige, et le lendemain, 33 vols en six heures ! Étonnant, non ? », constate Laurent David. « Nous ne sommes pas contre la voltige, mais contre les nuisances. Si on ne peut pas arrêter le bruit, il faut arrêter l'activité. » Pour Michel Tresch, de Trémentines : « Cholet marche à reculons de l'écologie : on installe des nuisances aux portes de la ville. »
Du côté de l'aéro-club, le président Dominique Cousseau, s'il se dit ouvert à la discussion, regrette que ces riverains soient « contre l'activité de voltige » en particulier, et « contre l'aérodrome » en général. « Dans le voisinage de Michelin, qui se plaint de l'odeur ? Parce qu'il y a des emplois à la clé, on fait des efforts. Mais à l'aérodrome aussi, il y a des salariés et des entreprises. »
Christian MEAS.
9 h 32, hier matin, au nord-est de Cholet. Laurent David, qui habite au Pontreau, près de l'aérodrome, ouvre la baie vitrée de son salon : « Écoutez ! Et c'est comme ça, plusieurs fois par jour, toutes les semaines... » Laurent David, agriculteur, fait partie de ces riverains, une quinzaine réunie dans un collectif, qui voient l'arrivée du soleil avec un peu d'appréhension. « Finalement, on craint les beaux jours. » Car ce temps printanier signifie, pour eux, des sorties aériennes et en particulier de l'avion de voltige, à l'origine des nuisances sonores qui peuvent s'entendre, selon les vents, jusqu'au sud de la ville.
Question de compatibilité
Depuis plus de deux ans, ces habitants de Cholet, de Saint-Léger-sous-Cholet, du May-sur-Èvre, ou de Trémentines, expriment leur énervement, face aux figures de cet appareil, propriété de l'Aéro-club choletais, dont les reprises de régime provoqueraient, expliquent-ils, un bruit « nocif et insupportable ». Les diverses rencontres avec la mairie, le sous-préfet, les responsables du club, n'ont pas calmé leur colère. Pas plus que les nouvelles plages horaires définies, de 9 h à 12 h et de 15 h à 19 h (sauf les dimanches, jours fériés et le mardi matin). Une nouvelle fois, la question s'est posée, au terme du dernier conseil municipal.
Sollicité par des riverains, Franck Loiseau, élu d'opposition, s'était ainsi interrogé sur la « compatibilité » de ce sport « certes passionnant » mais assez peu pratiqué, avec « la proximité de quartiers d'habitation ». Il est aussi revenu sur l'éventualité d'une zone D supplémentaire (mais qui reste facultative, ndlr) dans le plan d'exposition au bruit (PEB) de l'aérodrome. Si la Ville attend, pour l'heure, les résultats de tests sonores réalisés le 20 avril, Roselyne Durand, adjointe au maire, a rappelé que les vols de voltige ont déjà « diminué de 10 % entre 2011 et 2012 ». Quant à l'extension de zone, la Ville n'a « pas donné suite », car « elle déprécierait des biens immobiliers choletais qui ne sont pas concernés » par les nuisances.
« Activité économique »
Les habitants, eux, ne se satisfont pas de ces réponses. Pour Édith Marterer, qui vit dans le quartier du Sacré-Coeur, cette zone D permettrait surtout « d'informer les acquéreurs ou les constructeurs d'une maison » du bruit susceptible de les gêner. Question de « transparence », dit-elle. Comme le confirme un agent immobilier, « les maisons de ce quartier ou du Pontreau sont plus difficiles à vendre. Pour un client qui visite un jour de survol, c'est non tout de suite ! »
Les mesures sonores entreprises il y a un mois, d'ores et déjà, sont mises en doute par les riverains. « Ce jour-là, il y a eu un décollage d'avion de voltige le matin. Et quelques vols à plat dans la journée. La veille des tests, j'ai compté cinq vols de voltige, et le lendemain, 33 vols en six heures ! Étonnant, non ? », constate Laurent David. « Nous ne sommes pas contre la voltige, mais contre les nuisances. Si on ne peut pas arrêter le bruit, il faut arrêter l'activité. » Pour Michel Tresch, de Trémentines : « Cholet marche à reculons de l'écologie : on installe des nuisances aux portes de la ville. »
Du côté de l'aéro-club, le président Dominique Cousseau, s'il se dit ouvert à la discussion, regrette que ces riverains soient « contre l'activité de voltige » en particulier, et « contre l'aérodrome » en général. « Dans le voisinage de Michelin, qui se plaint de l'odeur ? Parce qu'il y a des emplois à la clé, on fait des efforts. Mais à l'aérodrome aussi, il y a des salariés et des entreprises. »
Christian MEAS.